Πέμπτη 10 Ιουνίου 2010

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Jacques Prevert
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ΚΙΝΟΥΜΕΝΗ ΑΜΜΟΣ



Δαιμόνια και θαύματα


Άνεμοι και παλίρροιες


Η θάλασσα αποτραβήχτηκε ήδη μακριά


Κι εσύ


Σαν ένα φύκι απαλά χαϊδεμένο απ’ τον άνεμο


Στην άμμο του κρεβατιού δε βρίσκεις ησυχία καθώς ονειρεύεσαι


Δαιμόνια και θαύματα


Άνεμοι και παλίρροιες


Η θάλασσα αποτραβήχτηκε ήδη μακριά


Αλλά μέσα στα μισόκλειστά σου μάτια


Έμειναν δυο μικρά κύματα


Δαιμόνια και θαύματα


Άνεμοι και παλίρροιες


Δυο μικρά κύματα για να με πνίξουν


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La Peche à la baleine

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A la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,

Disait le père d’une voix courroucée

A son fils Prosper, sous l’armoire allongé,

A la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,

Tu ne veux pas aller,

Et pourquoi donc?

Et pourquoi donc que j’irais pêcher une bête

Qui ne m’a rien fait, papa,

Va la pépé, va la pêcher toi-même,

Puisque ça te plaît,

J’aime mieux rester à la maison avec ma pauvre mère

Et le cousin Gaston

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Alors dans sa baleinière le père tout seul s’en est allé

Sur la mer démontée...

Voilà le père sur la mer,

Voilà le fils à la maison,

Voilà la baleine en colère,

Et voilà le cousin Gaston qui renverse la soupière,

La soupière au bouillon.

La mer était mauvaise,

La soupe était bonne.

Et voilà sur sa chaise Prosper qui se désole:

A la pêche à la baleine, je ne suis pas allé,

Et pourquoi donc que j’y ai pas été?

Peut-être qu’on l’aurait attrapée,

Alors j’aurais pu en manger.

Mais voilà la porte qui s’ouvre, et ruisselant d’eau

Le père apparaît hors d’haleine,

Tenant la baleine sur son dos.

Il jette l’animal sur la table, une belle baleine aux yeux bleus,

Une bête comme on en voit peu,

Et dit d’une voix lamentable :

Dépêchez-vous de la dépecer,

J’ai faim, j’ai soif, je veux manger

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Mais voilà Prosper qui se lève,

Regardant son père dans le blanc des yeux,

Dans le blanc des yeux bleus de son père,

Bleus comme ceux de la baleine aux yeux bleus :

Et pourquoi donc je dépècerais une pauvre bête qui m’a rien fait?

Tant pis, j’abandonne ma part.

Puis il jette le couteau par terre,

Mais la baleine s’en empare, et se précipitant sur le père

Elle le transperce de père en part

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Ah, ah, dit le cousin Gaston,

On me rappelle la chasse, la chasse aux papillons.

Et voilà

Voilà Prosper qui prépare les faire-part,

La mère qui prend le deuil de son pauvre mari

Et la baleine, la larme à l’œil contemplant le foyer détruit.

Soudain elle s’écrie :

Et pourquoi donc j’ai tué ce pauvre imbécile,

Maintenant les autres vont me pourchasser en moto- godille

Et puis ils vont exterminer toute ma petite famille.

Alors, éclatant d’un rire inquiétant,

Elle se dirige vers la porte et dit

A la veuve en passant :

Madame, si quelqu’un vient me demander,

Soyez aimable et répondez :

La baleine est sortie,

Asseyez-vous,

Attendez là,

Dans une quinzaine d’années, sans doute elle reviendra…

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Jacques Prévert,

Paroles,

Éditions Gallimard, 1949, p. 20-22

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Εδώ ακούμε τους Frères Jacques να τραγουδούν
«La Pèche à la baleine»*

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* αν δεν το βρω στο διαδίκτυο μεταφρασμένο, αυτό το υπέροχο ποίημα

"ΤΟ ΨΑΡΕΜΑ ΤΗΣ ΦΑΛΑΙΝΑΣ"

θα το γράψω εγώ, μόλις μπορέσω.

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3 σχόλια:

genna είπε...

http://www.youtube.com/watch?v=ToPvriW9-Ow&feature=related

εδώ... :) :)

genna είπε...

αυτό το πουλάκι θ' ακούσουμε...

http://www.youtube.com/watch?v=FUYJWl4TVCE

foteini είπε...

@
περιμένω πώς και πώς...

βράδια ψυχικής ανάτασης !


οι αρχαίες πέτρες
ο έναστρος ουρανός
Ο ΒΡΑΧΟΣ
και τα
των ανθρώπων έργα !

:)